COLLECTIVE ARTWORK

Victoire CATHALAN. Paris

Entre silence et apaisement, ses peintures semblent être le reflet d’une végétation reconnaissable ou d’une situation vécue. C’est le cas. Elle observe et crée. Et pourtant. L’empreinte de son imaginaire émet un doute.

Etat. Face à sa peinture « huile sur toile » et ses couleurs, c’est quelque part entre une fragilité soutenue, volatile et tenue, et  l’homogénéité d’une puissance intemporelle que l’on se trouve. Sa peinture est directe.  

Ressenti. À l’image de leur créateur, les œuvres transpirent une joie de vie et l’apaisement de l’esprit. L’appel à la contemplation est un point commun entre ses dessins et ses peintures. Ses dessins « encre de chine sur papier », plus narratifs, ouvrent les portes de l’imaginaire.

Sortant de son atelier, je ressens son univers. Sa peinture propose et son dessin dispose. C’était un dialogue. Comme une danse, j’avais emboité le pas et pourtant pu diriger.

Épidermique. Rencontrée en mars 2014, son empreinte est telle que le temps se dilate.

 

Julia DE COOKER. Paris

Photographe. Le minérale prédomine dans son travail. Ensuite seulement la vie prend forme. La série « Svalbard », m’oblige à voir en couleurs. Partant du blanc les couleurs s’imposent doucement. Son besoin de parcourir le globe à la recherche d’univers méconnus est surprenant. Son œil décèle le détail et son cadre apporte une tonalité inattendue. 

« Svalbard, an Arcticficial Life » propose un certain regard, presque au ralenti, une prise de conscience de la chaleur nécessaire à la vie.

 

Imprésario

Fahid Taghavi

Julia De Cooker

juliadecooker.com

Julia de Cooker est née à Paris en 1988. Dès son plus jeune âge elle décide de devenir photographe.

C’est à l’âge de 14 ans qu’elle reçoit comme cadeau son premier reflex, ainsi que l’installation de sa

première chambre noire. Passant des jours entiers à développer ses photographies, sa passion grandit.

Après son baccalauréat en Littératures, langues (anglais-russe) et arts, elle quitte sa ville natale pour

s’installer à Lausanne, Suisse, où elle entame un Bachelor en photographie à l’ECAL (Ecole Cantonale

d’Art de Lausanne). Durant ses études elle découvre aussi un grand intérêt pour le cinéma et réalise

alors pour travail de fin d’études, un court-métrage de fiction ”Dehors dans la prairie”. En juillet 2012,

avant de commencer un Master en Cinéma (réalisation), elle participe en résidence au festival photographique

”Planche(s) Contact” de Deauville, France. Elle vit et travaille actuellement à Genève,

Suisse, où elle poursuit son travail personnel, dernièrement ”Svalbard, an Arcticficial Life”.

 

Le mot de l’artiste :

‘Svalbard, an arcticficial life’

L’archipel du Svalbard, perdu dans l’Océan arctique à 78°N, m’a étonnée par

sa variété. Je m’y suis rendue, avide de découvrir cette terre sauvage où l’Homme s’est

installé il y a seulement un peu plus de cent ans. A travers mon projet ”Svalbard,

an Arcticficial Life” j’ai voulu présenter la société surprenante et atypique que j’y ai

découverte et ses paysages majestueux qui l’entourent. Je me suis rendue dans les trois

villes, minières d’origine, curieuse de leurs différences. Barentsburg, dernier piedà-

terre russe, a conservé son activité minière, alors que les deux autres ont changé

de vocation, Ny-Ålesund, base de recherches scientifiques internationale, Longyearbyen,

la capitale, moderne, accueillant une grande université et où le tourisme se

développe rapidement. Sur ce petit espace habité, l’inventaire des éléments qu’on y

trouve est très riche et contrasté : vestiges de guerre, mines de charbon, cabanes de

trappeurs, traces de vie animale, habitations norvégiennes et russes, ou installations

scientifiques, l’échantillon est large.

La présence d’une limousine est-elle si étonnante, dans un lieu où les écoles

procèdent à des exercices d’évacuation en cas de visite d’ours polaire, où le prêtre se

déplace en hélicoptère, et où les maisons si proches du Pôle Nord sont construites

avec des balcons ?

Lorsque je suis arrivée au Svalbard, la première question posée par tous a été

très révélatrice pour moi sur la manière dont les gens y vivent : ”Depuis combien de

temps es-tu là ?” En effet, dans quelque endroit que ce soit, le Svalbard est un lieu

de passage. Un lieu de vie temporaire. D’ailleurs, sauf accident, personne ne naît ni

ne meurt sur cette terre ! Dans cet océan de neige et de glace, j’ai aimé découvrir ces

villes aux couleurs chaudes. Regroupés, les habitants se protègent de cette nature

puissante qui les entoure et prennent soin les uns des autres. Ils sont seuls ensemble

dans cette immensité de blanc, et j’y ai ressenti une grande solidarité. Petit paradis

social, dû au respect qui y règne, Longyearbyen est comme une bulle. Une bulle

d’oxygène, une bulle de liberté. Quand on la quitte, elle nous manque et on y retourne

vite. On y parle de ”virus”, comme pris par quelque chose, possédé par ces paysages

extraordinaires et leurs habitants pacifiques. Tombé amoureux. Dans cette nature

dominante et hostile qui rappelle à l’humain sa place.